*kaolack Nouvelle Gouvernance de Kaolack : un chantier emblematique entre ambitions et blocages *

 

Nouvelle Gouvernance de Kaolack : un chantier emblématique entre ambitions et blocages

Coût, durée, lenteurs et responsabilités : plongée dans les dessous d’un projet qui devait symboliser la modernité administrative de Kaolack.

 

Par Mamadou Camara – Camou Communication

 

Lancée en grande pompe il y a plus d’une décennie, la construction de la nouvelle Gouvernance de Kaolack, implantée face à la Préfecture, devait être l’un des symboles de la modernisation de l’administration territoriale. Mais derrière les façades encore inachevées, se cache une histoire de lenteurs, de blocages administratifs et de retards financiers.

 

Un coût lourd pour l’État

 

Estimé à plusieurs milliards de francs CFA, le projet devait permettre de doter Kaolack d’une Gouvernance moderne, à la hauteur de son statut de capitale régionale. Le financement, inscrit dans le budget national et appuyé par des ressources issues de la coopération, a connu de multiples rallonges. Chaque suspension des travaux a entraîné une révision à la hausse de la facture, sans garantie sur le respect du calendrier initial.

 

Un chantier qui s’éternise

 

Prévu pour s’achever en 24 mois, le chantier lancé il y a plus de 12 ans n’est toujours pas réceptionné. Après des arrêts répétés et des reprises timides, aucune date ferme de livraison n’a été communiquée. Le projet, qui devait être une vitrine de l’État, est devenu un symbole d’échec et de frustration pour les populations.

 

Les blocages et leurs causes

 

Les retards accumulés s’expliquent par plusieurs facteurs :

 

Financement irrégulier : déblocages tardifs des fonds, paralysant l’avancement des travaux.

 

Contraintes techniques : difficultés rencontrées dans l’adaptation des plans au terrain.

 

Lenteurs administratives : procédures lourdes dans la passation des marchés et le suivi technique.

 

Instabilité politique : changements de priorités à chaque alternance gouvernementale.

 

Maître d’ouvrage et maître d’œuvre

Le maître d’ouvrage est l’État du Sénégal, à travers le ministère des Infrastructures publiques, qui définit le projet et mobilise les financements.

Le maître d’œuvre, chargé de l’exécution technique, est une entreprise sénégalaise de BTP. Mais ses capacités financières et organisationnelles ont souvent été mises en cause, d’autant plus que le contrôle et le suivi local se sont révélés insuffisants.

 

Un symbole en attente

Pour les habitants de Kaolack, la nouvelle Gouvernance est devenue une cicatrice urbaine : un bâtiment à moitié sorti de terre, mais jamais opérationnel. À l’heure où la ville cherche à affirmer son rôle de carrefour administratif et économique, ce retard fragilise l’image de l’État et creuse la méfiance des citoyens.

 

Alerte à l’État et appel à une enquête

 

Au regard des milliards déjà engloutis et du retard accumulé, des voix s’élèvent pour réclamer une enquête administrative et financière afin de déterminer les responsabilités. L’État est interpellé pour agir vite, relancer le chantier et livrer enfin aux Kaolackois une Gouvernance digne de leur capitale régionale.

 

Aujourd’hui, une question s’impose : quand la Gouvernance de Kaolack sera-t-elle enfin livrée, et à quel prix pour le contribuable sénégalais ?

 

Mamadou Camara, journaliste

Camou Communication

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