Kaolack – Figures immortelles de l’histoire du Sénégal
Ibrahima Thiam “Gaindé”
Son rôle d’enseignant pionnier, son ancrage religieux, ses relations sociales et politiques, ainsi que son héritage familial
Ibrahima Thiam “Gaindé” : l’enseignant, le notable et le militant de Kaolack
Instituteur engagé, acteur politique et religieux, proche de Baye Niass, Ibrahima Thiam, dit “Gaindé”, fut l’un des premiers enseignants et notables populaires de Kaolack. Éducateur rigoureux, directeur respecté, conseiller municipal et fervent musulman, il a marqué son époque par son engagement dans l’éducation, la religion et la politique locale, tout en donnant l’exemple d’une famille bien éduquée et influente.
Par Mamadou Camara – Journaliste, Camou Communication
Un des premiers enseignants de Kaolack
En image (Baye Niass, feu Ibrahima Thiam Gaindé et feu Alioune Seck , pere de feu Cheikh Seck Hôpital de Kaolack)
Figure pionnière du milieu éducatif, Ibrahima Thiam Gaindé compte parmi les premiers enseignants de Kaolack. Son passage comme instituteur puis directeur reste gravé dans les mémoires : un pédagogue exigeant, juste et passionné par la transmission des savoirs. Il fut également le père de feu Moustapha Thiam, brillant professeur au CEM de Dialègne, perpétuant la tradition familiale dans l’éducation.
Un homme de foi et de caractère
Fervent musulman, Gaindé était un fidèle régulier à la mosquée de feu Doudou Ciss. Sa piété, sa rigueur morale et son attachement à la spiritualité ont fait de lui une figure respectée dans la cité. Les Kaolackois se souviennent de lui comme d’un homme droit, généreux et de caractère, inspirant confiance et respect.
Engagement politique et rôle municipal
Militant convaincu, il participa activement à la vie publique de Kaolack. Conseiller municipal, il contribua à des décisions structurantes pour la ville, guidé par l’intérêt général et la proximité avec ses concitoyens.
Proche des foyers religieux et des notables
Homme de dialogue, Ibrahima Thiam Gaindé entretenait des relations étroites avec les foyers religieux, notamment Médina Baye et Léona Niassène. Proche de Cheikh Al Islam Baye Niass, il sut bâtir des passerelles entre éducation, foi et politique. Sur le plan social, il collaborait avec plusieurs figures locales : les Diene, Bacar Guèye, Ibrahima Seydou Ndao, Valdiodio Ndiaye, Amadou Mbaye Lindor, Babacar Ba, Moustapha Niass, et bien d’autres, œuvrant pour le rayonnement de la ville.
Une famille bien éduquée et respectée
L’une de ses grandes réussites fut l’éducation exemplaire donnée à ses enfants, qui perpétuent son héritage :
Mambodji Thiam
Baye Hady Thiam
Mouhamed Nazir Thiam
Dr Souleymane Thiam, cardiologue reconnu
Ndeye Fatou Thiam, installée aux États-Unis, et Mahi, entre autres
À travers eux, il transmit discipline, foi et ambition. Certains de ses fils portent d’ailleurs des noms issus de la famille de Baye Niass, signe de ses attaches spirituelles.
Héritage et mémoire vivante
Le jour de son inhumation, les cimetières avaient refusé du monde, au rythme des zikr. Les témoignages de ses compagnons, tels que Doudou Ciss et Ngagne Thioube, ainsi que des marabouts de Médina Baye, rappelaient les qualités d’un homme de foi, de savoir et de service.
Ibrahima Thiam “Gaindé” demeure dans l’histoire comme l’un des premiers notables populaires de Kaolack. Son nom reste associé à l’éducation, à la piété et au militantisme citoyen. Éducateur, notable, militant et croyant, il incarne une époque où école, religion et cité se rejoignaient dans un même idéal de service et de dignité.
Distinctions :
Diplômé de l’École Normale William Ponty, 1937
Chevalier des Palmes Académiques, 1975
Officier des Palmes Académiques, 1980
Officier de l’Ordre National du Lion, 1980
Commandeur de l’Ordre National du Lion
Député de 1963 à 1978
Mamadou Camara
Journaliste.
Camou communication