Entre rivalités internes, fermeture aux sympathisants et attaques contre le maire, le parti d’Ousmane Sonko risque-t-il de créer ses propres pièges ?
Par Mamadou Camara – Journaliste
Camou Communication
À Kaolack, les regards sont déjà tournés vers les élections locales de 2027. Le Pastef, fort de son ancrage national et de la popularité du président Ousmane Sonko, semble évoluer avec assurance. Mais à y regarder de plus près, cette confiance affichée pourrait cacher des fissures inquiétantes.
D’un côté, des jalousies et rivalités internes s’installent, créant des tensions entre responsables et militants. De l’autre, une fermeture de la porte aux sympathisants non détenteurs de cartes, pourtant nombreux, réduit le champ d’adhésion et prive le parti d’une réserve stratégique.
À cela s’ajoutent des attaques musclées et souvent coordonnées contre le maire en place, qui traduisent plus une lutte d’ego qu’une véritable stratégie politique. Certains proches du président Sonko, trop sûrs de leur suprématie, affichent une confiance parfois excessive.
Mais la politique locale a ses réalités propres : ne pas écouter la base, négliger les frustrations internes et sous-estimer les adversaires peut coûter cher. La question mérite donc d’être posée : le Pastef ne risque-t-il pas une surprise désagréable au lendemain des locales de 2027 ?
Quelles stratégies pour éviter l’échec ?
Pour renforcer ses chances, le parti gagnerait à :
Rassembler plutôt que diviser, en apaisant les querelles internes et en mettant en avant l’unité.
Ouvrir ses portes aux sympathisants, au-delà de la barrière des cartes, afin de capitaliser sur l’élan populaire.
Respecter les élus locaux en place, même critiques, pour éviter une fracture inutile avec les bases.
Miser sur une stratégie inclusive et pragmatique, où chaque militant et chaque sympathisant se sente utile et reconnu.
En somme, Pastef a le choix : transformer son capital politique en victoire locale ou laisser les querelles internes miner ses ambitions.
Mamadou Camara