Kaolack : Le CEM Moustapha Ndiaye paralysé par les inondations et le délabrement
Salles de classe impraticables, vol de matériel, serpents dans la cour : élèves et enseignants lancent un cri d’alarme
Par Mamadou Camara, journaliste – Camou Communication
À Kaolack, le Collège d’Enseignement Moyen (CEM) Moustapha Ndiaye peine à démarrer ses cours. En cause : les pluies diluviennes de ces dernières semaines ont transformé l’établissement en véritable marécage, rendant plusieurs salles de classe inutilisables. À cela s’ajoute un état de délabrement avancé qui compromet sérieusement la reprise normale des enseignements-apprentissages.
> “Vous voyez présentement, la cour de l’école n’est pas désherbée parce que les herbes sont sous les eaux. Nous avions désherbé une partie, mais ça a repoussé à cause de l’humidité qui règne ici”, explique Mody Ba, principal du CEM Moustapha Ndiaye.
“Au moment où je vous parle, il y a des classes inondées. Une seule salle peut se fermer, toutes les autres sont portes béantes. Il y a des vols de tables-bancs, de chaises… On oublie un document dans la classe, on ne le retrouve plus. Il n’y a qu’une seule salle fonctionnelle, construite grâce à une bonne volonté. Les autres sont complètement délabrées”, déplore-t-il.
Des classes perdues chaque année
Selon le principal, la situation se dégrade d’année en année.
> “Chaque année, nous perdons au moins une classe, parfois deux. Les élèves partent, souvent sans transfert régulier, et sont repris dans d’autres établissements. Nous avons tenté de commencer les cours hier et aujourd’hui, les élèves viennent nombreux, mais certaines salles sont inutilisables”, regrette M. Ba.
“Nous avons peur… même des serpents dans la cour”
Les élèves, eux aussi, expriment leur désarroi face à ces conditions précaires.
> “Nous ne sommes pas vraiment contents parce que les autres écoles ont démarré les cours depuis longtemps, alors que nous sommes toujours là à attendre”, témoigne Mame Fatou Faye, élève en classe de 3ᵉ.
“Nous déplorons l’état de l’école. Il y a tout ici : les eaux, les herbes, même des serpents ! C’est très dangereux pour nous”, se désole-t-elle.
Mesures urgentes à prendre pour un déroulement effectif des enseignements-apprentissages
Face à la situation alarmante que traverse le CEM Moustapha Ndiaye, plusieurs mesures urgentes s’imposent pour garantir la reprise normale des cours et assurer la sécurité de la communauté éducative :
1. Assainissement immédiat des locaux et de la cour
Pompage des eaux stagnantes et désherbage complet de la cour.
Traitement anti-moustiques et désinfection des salles pour prévenir les maladies hydriques et vectorielles.
2. Réhabilitation des salles de classe délabrées
Réparation des toitures, portes et fenêtres endommagées.
Rénovation du mobilier scolaire (tables-bancs, chaises, tableaux).
Réhabilitation des murs fissurés pour éviter tout risque d’effondrement.
3. Sécurisation de l’établissement
Installation de serrures sur les salles de classe pour prévenir les vols.
Clôture ou renforcement du mur de l’école afin d’éviter les intrusions et dangers extérieurs (animaux, serpents, etc.).
4. Soutien logistique et matériel
Mise à disposition de matériel pédagogique et d’équipements scolaires de base.
Dotation en produits d’entretien et en outils de nettoyage pour l’entretien régulier du site.
5. Implication des autorités locales et de la communauté
Mobilisation des services municipaux et de la direction de l’éducation pour des interventions coordonnées.
Appel à la solidarité des partenaires, ONG et bonnes volontés pour un appui en ressources matérielles et financières.
6. Suivi et évaluation continue de la situation
Création d’un comité de suivi composé de l’administration, des parents d’élèves et des enseignants pour veiller à la mise en œuvre effective des actions.
En somme, seule une réaction rapide et concertée des autorités éducatives, locales et des partenaires permettra au CEM Moustapha Ndiaye de retrouver des conditions d’apprentissage dignes et de relancer les cours dans un environnement sain et sécurisé.