Kaolack – Environnement
Les quartiers Kasaville et Kasnack noyés dans les eaux usées : les populations lancent un cri de détresse
Entre ruissellements, égouts défectueux et odeurs pestilentielles, les habitants interpellent directement les autorités.
Les habitants des quartiers Kasaville et Kasnack, à Kaolack, vivent depuis plusieurs semaines un véritable calvaire. Malgré les multiples alertes adressées aux autorités, les eaux usées continuent de ruisseler dans les rues, rendant la circulation quasi impossible et mettant en danger la santé des populations.
Des mosquées inaccessibles et un quotidien insupportable
Dans plusieurs zones, notamment autour de la mosquée Atou Khoulé et des deux mosquées toucouleur de Tabaya, les fidèles — surtout les personnes âgées — sont obligés de patauger dans les eaux sales pour rejoindre les lieux de prière.
Les femmes et les enfants, quant à eux, superposent des briques pour traverser les flaques et éviter de glisser dans cette boue nauséabonde.
La situation est particulièrement critique derrière feu Dr Dieng, depuis la famille Thiam jusqu’à chez feu Demba Diouf.
Même constat du côté de Kasaville, notamment autour de chez El Hadji Ndiaye, de la famille feu Maluck Ndiaye et de la famille Sankharé (Malaw Sankharé, Lassant Sankharé, enseignant et membre de l’Odcav de Kaolack).
Un problème récurrent qui vire au drame environnemental
Ce problème n’est pas nouveau. Les populations évoquent un mauvais travail de l’entreprise sous-traitante chargée de l’installation des égouts et des canalisations.
D’autres pointent du doigt le manque d’entretien des fosses et des conduits obstrués qui favorisent la stagnation des eaux usées.
Résultat : des odeurs insupportables, des risques sanitaires élevés, et une dégradation visible du cadre de vie.
En pleine saison sèche, le spectacle de ces ruelles inondées par les eaux d’égout en dit long sur les failles du système d’assainissement urbain.
Les habitants interpellent directement les autorités
Excédées par l’inaction, les populations de Kasaville et Kasnack lancent un nouvel appel solennel au Chef de l’État, au Premier Ministre, au Ministre de l’Assainissement, ainsi qu’au Directeur général de l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS).
« Nous parlons de rupture et de jubal, jubanti (transparence et bonne gouvernance), mais sur le terrain, nous vivons dans la saleté et la souffrance », déplore un notable du quartier, exaspéré.
Pour ces habitants, l’heure n’est plus aux promesses, mais à une intervention d’urgence pour réhabiliter le réseau d’assainissement et protéger la population d’un véritable risque de santé publique.
Une urgence sanitaire et sociale
Entre moustiques, maladies hydriques et pollution, la situation dans ces deux quartiers de Kaolack illustre les limites de la politique d’assainissement dans certaines zones urbaines.
Les populations en appellent à une action concrète, durable et concertée, afin de rendre leurs quartiers enfin vivables, sains et dignes.
Par Mamadou Camara, journaliste
Camou Communication – Kaolack