Thioffack – Médina Baye : Canalisations bouchées et eaux usées, des embouteillages monstres à hauteur de l’arrêt Baba Lamine
Kaolack, Médina Baye – Les canalisations bouchées et les eaux usées stagnantes ont provoqué ces derniers jours des embouteillages monstres à hauteur de l’arrêt des vélotaxis communément appelé “arrêt Baba Lamine”, situé à quelques mètres de la résidence Cheikh Mahi. Véhicules, charretiers et vélotaxis peinent à circuler, transformant cette voie très fréquentée en un véritable calvaire pour les usagers.
Cette situation illustre l’ampleur du problème d’assainissement qui frappe la cité religieuse de Médina Baye et ses environs, notamment Thioffack, où les eaux usées continuent d’envahir les rues et d’affecter le quotidien des populations. Malgré plusieurs alertes, rien ne semble freiner la dégradation.
Les habitants pointent du doigt l’absence d’un réseau d’évacuation fonctionnel et des canalisations obstruées depuis plusieurs mois. Les eaux sales débordent jusque devant les concessions et les lieux de culte.
> “Les odeurs sont insupportables et les enfants tombent souvent malades. Pour aller à la mosquée, on doit parfois traverser des flaques d’eaux sales”, déplore Madame Fatou Sylla Thiam, habitante du quartier.
Son voisin, BabacarMbow , renchérit :
> “Les canalisations sont bouchées depuis longtemps. À chaque pluie, les eaux stagnent et la circulation devient impossible. On ne peut plus vivre dans ces conditions.”
Les difficultés s’aggravent lorsque les charretiers, vélotaxis et voitures empruntent la chaussée inondée comme seule voie praticable. Les riverains redoutent des accidents, notamment la nuit, à cause des brancards des charrettes qui circulent dans l’obscurité.
Les fidèles venant de Thioffack, Sam et d’autres zones voisines doivent eux aussi patauger dans les eaux usées pour se rendre à la grande mosquée, symbole spirituel de Médina Baye.
Une cité religieuse d’une telle importance, qui accueille chaque année des milliers de visiteurs, mérite une solution structurelle durable. Les habitants rappellent que des actions citoyennes ont été menées avant et après le Mawloud, mais que la situation est aujourd’hui encore plus chaotique.
> “La municipalité avait fourni des efforts et mobilisé des moyens, mais c’est un problème qui dépasse tout le monde”, reconnaît un responsable local.
Face à cette impasse, les populations s’organisent pour inviter la presse et exprimer leur ras-le-bol, dans l’espoir d’attirer l’attention des autorités étatiques. Elles demandent l’envoi de techniciens du ministère de l’Assainissement pour constater la situation sur le terrain et proposer des solutions concrètes.
De nombreux habitants estiment aussi que les chefs religieux de Médina Baye et de Thioffack, dont la voix est respectée et écoutée, pourraient jouer un rôle important dans la sensibilisation et la recherche de solutions durables.
En attendant, Médina Baye vit toujours au rythme des canalisations bouchées, des eaux stagnantes et des embouteillages, au grand désarroi de ses habitants et des pèlerins.
Par Mamadou Camara, journaliste à Kaolack
Camou Communication