SENEGAL – SANTÉ – PROSTATE
Le DG de la Sen-Pna alerte sur la faible implication des hommes dans la lutte contre le cancer de la prostate
Par Mamadou Camara, journaliste – Kaolack
Le docteur Seydou Diallo, directeur général de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Sen-Pna), a regretté ce dimanche à Dakar que beaucoup d’hommes hésitent encore à parler du cancer de la prostate ou à se faire examiner.
Face à la presse après une randonnée pédestre consacrée à la sensibilisation, il a souligné que la prévention repose sur des actions collectives visibles, capables de provoquer un changement durable des comportements. Une démarche indispensable, selon lui, pour combattre une maladie qui se développe souvent sans symptômes et demeure redoutée par la population masculine.
Docteur Diallo souhaite que Novembre bleu s’impose, à l’image d’Octobre rose, comme un moment fort de mobilisation nationale. Le Sénégal enregistre chaque année plus d’un millier de cas, un chiffre qui démontre l’importance d’une prise de conscience générale.
Il a également rappelé que le coût du traitement constitue un frein majeur : certaines prises en charge peuvent atteindre 400 000 francs CFA, un montant hors de portée pour de nombreux ménages. Dans cette perspective, la Sen-Pna a initié une politique de baisse des prix afin de faciliter l’accès aux médicaments essentiels.
Pour le directeur général, la marche organisée ce dimanche visait aussi à lever le voile sur un sujet encore entouré de silence. Il recommande à tout homme âgé de 45 ans et plus d’intégrer le dépistage dans ses habitudes de santé.
Abordant les perspectives du secteur pharmaceutique, docteur Diallo a insisté sur la volonté du Sénégal d’avancer vers la souveraineté pharmaceutique. Plusieurs partenariats sont en cours pour l’installation d’unités de production locales. Une convention signée avec l’APIX prévoit notamment neuf hectares à Diamniadio, destinés à accueillir un futur complexe pharmaceutique. Cette initiative devrait permettre de réduire les coûts, d’améliorer l’offre de médicaments et de renforcer l’autonomie sanitaire du pays.
Il a enfin rapproché la symbolique de la marche à l’effort commun nécessaire pour venir à bout de la maladie, estimant que la lutte contre le cancer de la prostate doit s’appuyer sur la prévention, le soutien mutuel et l’innovation.