Économie du Sénégal- Situation générale et évolutions récentes

 

L’économie sénégalaise figure aujourd’hui parmi les plus importantes d’Afrique de l’Ouest, derrière le Nigéria, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Après une décennie 2012-2019 marquée par une croissance soutenue autour de 6 % par an, le pays a engagé plusieurs réformes structurelles et programmes d’investissements publics, notamment à travers le Plan Sénégal Émergent (PSE).

 

Croissance et dynamisme économique

 

Depuis 2014, la croissance s’est appuyée sur :

 

l’essor de l’agriculture modernisée, favorisée par la diversification des cultures et de meilleures conditions climatiques ;

 

la progression des exportations (or, produits halieutiques, acide phosphorique, produits raffinés) ;

 

les investissements dans les infrastructures (routes, énergie, eau, assainissement).

 

Après le ralentissement mondial lié à la pandémie, l’activité a repris avec 6,5 % en 2021, avant de se modérer en 2022 et 2023 sous l’effet des tensions internationales et de l’inflation importée, notamment sur les céréales, l’énergie et les intrants agricoles.

 

En 2024, les autorités annoncent une réévaluation importante de la dette publique, désormais estimée entre 111 et 119 % du PIB, ce qui place le Sénégal parmi les pays les plus endettés du continent et limite les marges de manœuvre budgétaires.

 

Structure de l’économie

 

L’économie repose principalement sur :

 

agriculture et pêche : près de 17 % du PIB, rôle essentiel pour l’emploi rural ;

 

industrie : transformation agroalimentaire, chimie des phosphates, engrais, matériaux de construction, raffinage ;

 

services : plus de la moitié du PIB, avec un secteur tertiaire dynamique (télécoms, finance, commerce, transport, tourisme).

 

La population active dépasse 6,7 millions de personnes, avec un chômage structurel élevé, notamment chez les jeunes.

 

Commerce extérieur

 

Les exportations restent dominées par :

 

l’or,

 

les produits pétroliers raffinés,

 

l’acide phosphorique,

 

les produits halieutiques.

 

Le Mali, l’Inde, la Suisse et la Chine figurent parmi les principaux partenaires commerciaux.

 

Les importations sont nettement supérieures aux exportations (près de 15 milliards USD en 2023), avec un fort poids du pétrole, des denrées alimentaires (riz, blé), des véhicules et équipements.

 

Défis économiques persistants

 

Malgré son dynamisme, l’économie sénégalaise fait face à plusieurs obstacles :

 

forte croissance démographique accentuant l’exode rural ;

 

vulnérabilité climatique affectant l’agriculture ;

 

dépendance aux importations alimentaires et énergétiques ;

 

système éducatif insuffisamment adapté au marché du travail ;

 

lenteurs administratives et problèmes de gouvernance ;

 

pression accrue de la dette publique.

 

Infrastructures : électricité, eau, routes

 

Pour soutenir la croissance, le pays a investi dans :

 

l’énergie : centrales du Cap-des-Biches et de Tobène, montée en puissance du solaire et objectifs d’augmentation rapide de la production ;

 

l’hydraulique : usine de Keur Momar Sarr 3, projet de dessalement aux Mamelles afin de sécuriser l’accès à l’eau potable de Dakar ;

 

les routes et corridors économiques pour désenclaver les régions et faciliter les échanges.

 

Le taux d’électrification a fortement augmenté, même si les défis liés à la qualité du service et au coût de l’énergie demeurent.

 

Agro-industrie et emploi rural

 

Le développement de l’agro-industrie est encouragé par des programmes comme :

 

les Domaines agricoles communautaires (PRODAC),

 

le Projet régional d’appui au pastoralisme.

 

Ces initiatives visent l’autosuffisance alimentaire, la valorisation des filières agricoles et la création d’emplois pour les jeunes en zones rurales.

 

L’économie sénégalaise reste l’une des plus dynamiques de la région, grâce aux investissements publics, à la diversification des exportations et à la modernisation progressive des secteurs agricole et énergétique. Toutefois, la situation budgétaire, marquée en 2024-2025 par une dette élevée, ainsi que les défis sociaux, climatiques et structurels, appellent des réformes renforcées pour consolider une croissance

“Par Mamadou Camara, journaliste – Camou Communication”.

chevron_left
chevron_right

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Commentaire
Nom
E-mail
Site