Entre maturité, talents émergents et soif de revanche, les Lions peuvent rugir à nouveau
Par Mamadou Camara, journaliste
Camou Communication – Kaolack
Le Sénégal s’avance vers la CAN 2026 avec un mélange de certitudes, d’interrogations et surtout une ambition renouvelée : reprendre la couronne continentale glanée pour la première fois en 2022. Après les frustrations de 2023 et les critiques qui ont suivi, les Lions d’Aliou Cissé abordent cette édition comme un tournant générationnel.
Une équipe toujours compétitive, malgré les mutations
La sélection sénégalaise a profondément évolué ces deux dernières années : certains cadres vieillissent, d’autres se réinventent, tandis qu’une nouvelle vague frappe fort à la porte.
Malgré ces changements, l’ossature reste solide, avec une identité de jeu claire : rigueur défensive, densité au milieu, et capacité à faire basculer les matchs grâce aux individualités.
Le Sénégal demeure l’une des rares équipes africaines à disposer d’un réservoir riche à tous les postes, un atout majeur dans une compétition exigeante comme la CAN.
Les atouts : expérience, profondeur et joueurs de classe mondiale
Une défense encore parmi les meilleures d’Afrique
Le duo Kalidou Koulibaly – Abdou Diallo conserve son autorité, tandis que de nouveaux profils apportent fraîcheur et agressivité.
Les Lions restent l’une des équipes les plus difficiles à manœuvrer sur le continent.
Un milieu équilibré et créatif
Avec Pape Guèye, Pape Matar Sarr, Nampalys Mendy ou encore Lamine Camara, le Sénégal possède un milieu capable à la fois de contrôler le tempo, d’imposer un défi physique et d’apporter de la percussion.
Le duo Sarr – Lamine Camara incarne l’avenir et pourrait être la grande révélation du tournoi.
Des armes offensives en pleine éclosion
Si Sadio Mané reste le leader technique, l’arrivée de nouveaux talents comme Nicolas Jackson, Habib Diallo, Ismaïla Sarr diversifie les options offensives.
Le Sénégal n’a jamais eu autant de profils rapides, techniques et décisifs en attaque.
Les défis : efficacité offensive et gestion des temps faibles
La principale faiblesse des Lions ces dernières années reste la conversion des occasions.
Beaucoup de matchs maîtrisés se sont compliqués par manque de réalisme.
Pour espérer aller au bout, le Sénégal devra gagner en tuerie offensive et éviter les erreurs de concentration qui ont coûté cher lors des précédentes éditions.
La gestion du vestiaire, avec l’arrivée d’une nouvelle génération, représente également un enjeu important, mais l’expérience d’Aliou Cissé reste un gage d’équilibre.
Le contexte : une CAN plus relevée que jamais
L’Égypte revancharde, le Maroc ambitieux, la Côte d’Ivoire portée par son sacre, le Nigeria imprévisible, l’Algérie en reconstruction…
La CAN 2026 s’annonce ultra-compétitive.
Dans ce contexte, la régularité, la profondeur de banc et la force mentale feront la différence.
Sur ces aspects, le Sénégal n’est pas en retard — bien au contraire.
Chances réelles du Sénégal : un candidat crédible au titre
En combinant expérience, talents émergents et stabilité du staff, le Sénégal dispose de 70 à 80 % des ingrédients nécessaires pour aller au bout.
Si l’efficacité offensive s’améliore et que les leaders répondent présents dans les grands rendez-vous, les Lions peuvent légitimement viser la finale.
À tous les niveaux — effectif, maturité, mental, ambition — le Sénégal reste un prétendant sérieux, capable de faire basculer n’importe quel match et de marquer cette CAN 2026 de son empreinte.