*Kaolack : Sauvons l’ école élémentaire El Hadji Amadou Tanor Dieng de Tabagoye *

Kaolack / Éducation : L’école El Hadji Amadou Tanor Dieng de Tabagoye sous les eaux

 

Inondations, classes délabrées et désarroi général — élèves, enseignants et parents lancent un appel pressant aux autorités pour sauver l’établissement. Sérigne Mboup , le maire de Kaolack, sort les moyens pour sauver la situation. L’ entrepreneur accélére le travail .

 

Kaolack – Par Mamadou Camara, Camou Communication

 

À Tabagoye, dans la commune de Kaolack, l’école élémentaire El Hadji Amadou Tanor Dieng traverse des moments difficiles. Les pluies diluviennes de ces derniers jours ont transformé la cour en un véritable lac, rendant les classes inaccessibles et les enseignements-apprentissages pratiquement impossibles.

 

Sur place, le spectacle est désolant : des tables flottent dans les salles, les murs sont fissurés, et les flaques d’eau stagnent un peu partout. À la veille de la rentrée scolaire, peur, fatigue et résignation se lisent sur les visages.

 

> « Nous sommes découragés. Chaque année, c’est la même histoire. Dès qu’il pleut, tout est inondé, les enfants ne peuvent plus venir à l’école », déplore un parent d’élève, les pieds dans la boue.

 

Des enseignants entre courage et désespoir

 

Les enseignants, eux aussi, sont à bout de souffle. Malgré leur dévouement, ils redoutent un retard considérable dans le démarrage des cours.

 

> « Nous voulons simplement enseigner dans des conditions humaines. Certaines classes menacent de s’effondrer, et il devient dangereux d’y accueillir les enfants », confie un instituteur en poste depuis huit ans.

Sous un soleil timide, certains enseignants et parents tentent de vider les salles de l’eau avec des seaux, sans grand succès.

 

> « Nous voulons enseigner, mais pas dans un champ d’eau. Ce n’est pas un simple problème de confort, c’est une question de dignité », ajoute-t-il avec gravité.

Les enfants, victimes silencieuses

Dans une salle encore humide, une élève de CM2 serre son sac contre elle.

 

> « Je veux juste apprendre, mais à chaque pluie, ma classe devient une mare. Parfois, on rentre à la maison sans même commencer les leçons », raconte-t-elle timidement.

Une élève de CE2 confie ses nuits d’inquiétude :

 

> « Quand il pleut, je ne dors pas. Je pense à demain, à l’école, aux cahiers mouillés… Mais je garde l’espoir qu’un jour, tout ça changera. »

Une école oubliée malgré les alertes répétées

 

Depuis plusieurs années, les inondations récurrentes, l’absence de système de drainage, les murs fissurés et le mobilier vétuste reviennent comme un refrain amer.

 

> « Nous avons interpellé à plusieurs reprises les autorités compétentes, mais rien n’a été fait. L’école de nos enfants est en train de disparaître sous les eaux », dénonce un membre de l’Association des parents d’élèves.

 

Des promesses de réhabilitation avaient été faites, mais aucune suite concrète n’a suivi. Pendant ce temps, le personnel enseignant continue de se battre, souvent avec des moyens dérisoires, pour sauver ce qui peut l’être.

 

Un symbole d’abandon… et de courage

 

Ironie du sort : cette école porte le nom d’El Hadji Amadou Tanor Dieng, figure emblématique du socialisme sénégalais et défenseur de l’éducation publique. Aujourd’hui, son nom flotte sur les eaux boueuses d’un établissement en détresse.

 

> « C’est honteux qu’une école qui porte un nom aussi symbolique soit laissée dans cet état. Elle mérite d’être un modèle, pas un souvenir douloureux », regrette un enseignant retraité du quartier.

 

Des efforts en cours mais insuffisants

 

La Mairie de Kaolack, sous la direction du maire Sérigne Mboup, a entamé depuis le mois de juin des travaux de réfection.

Ces interventions concernent :

 

le remblayage de la cour,

 

la réfection des portes et fenêtres,

 

la maçonnerie intérieure des salles de classe,

 

et le carrelage des salles, prévu par l’engagement du maire.

 

Cependant, avec l’hivernage, tous les bancs sont vétustes, compliquant le retour à l’enseignement normal. Des efforts sont en cours pour accélérer la reprise des cours, mais ce chantier ne pourra être achevé en un temps record.

 

> « Le plus important, c’est que cette école — et d’autres établissements dans le même état — bénéficient d’une réfection totale à l’avenir », souligne un parent d’élève.

 

Appel pressant aux autorités

 

La communauté éducative de Tabagoye — enseignants, parents et élèves — lance un appel solennel aux autorités étatiques et locales.

Elle demande une intervention urgente pour :

 

la réhabilitation complète de l’établissement,

 

la construction d’un système d’évacuation des eaux pluviales,

 

et la mise en place d’un plan d’entretien durable des infrastructures scolaires.

 

> « Nous ne réclamons pas le luxe. Nous voulons juste une école où nos enfants peuvent apprendre en sécurité », insiste M. Ndiaye.

 

Épilogue : Une école sous les eaux, mais pas sans espoir

 

À Tabagoye, l’école El Hadji Amadou Tanor Dieng est plus qu’un établissement sinistré : c’est un symbole vivant du combat pour une éducation digne dans les quartiers populaires de Kaolack.

Chaque mur fissuré témoigne d’une promesse non tenue, mais aussi d’un courage silencieux — celui des enseignants, des élèves et des parents qui refusent de baisser les bras.

 

Mamadou Camara

Journaliste – Camou Communication

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